Ostéochondrite du genou

L’ostéochondrite ou ostéochondrose est une pathologie qui désigne des atteintes au niveau des zones de croissance des cartilages et des os. Ces lésions étant variées, il existe donc de nombreux types d’ostéochondrite. Au niveau du genou, la maladie se manifeste en nécrose de l’os et touche particulièrement le condyle interne du genou. Elle est aussi appelée maladie de König.

La partie de l’os située juste au-dessous du cartilage qui recouvre l’articulation est appelée os sous-chondral. Une ostéochondrite du genou représente une modification de la consistance de cet os. Ce phénomène résulte d’une mauvaise vascularisation de l’os qui finit par nécroser. Si l’ostéochondrite du genou n’est pas soignée, le cartilage n’est plus soutenu et se détériore progressivement. De même, la zone nécrosée peut se désolidariser et se détacher, puis former une souris articulaire en flottant librement au sein du genou. Le fragment est séparé de l’os sain par un tissu fibreux qui empêche la revascularisation. On dit alors que l’ostéochondrite est disséquante.

L’ostéochondrite du genou non soignée s’accompagne d’effets négatifs à long terme et peut évoluer en arthrose. Avec une prise en charge rapide, le pronostic de guérison de l’ostéochondrite est très bon, notamment chez un enfant jeune.  Mais il dépend également de la taille de la lésion.

L’ostéochondrite est une maladie dont les causes ne sont pas clairement identifiées. Ces lésions rares du cartilage articulaire et de l’os sous-chondral apparaissent la plupart du temps spontanément après un traumatisme mineur, en particulier chez l’enfant et chez l’adolescent. Il arrive qu’elle se déclenche de manière progressive, en réaction à des tensions répétées. Dans de très rares cas, elle peut survenir chez l’adulte de manière plus évoluée.

Dans tous les cas, nous savons qu’elle est :

• Liée à la croissance
• Provoquée par une altération ou un arrêt de la vascularisation
• Plus fréquente chez les sportifs de 12 à 18 ans, et plus courante chez les garçons que chez les filles

Les principaux facteurs de risque de l’ostéochondrose sont le surpoids, la présence d’une lésion fréquente et ancienne et certaines activités sportives.

Les symptômes de l’ostéochondrite se manifestent la plupart du temps pendant des activités sportives. Ils comprennent :

• Une douleur interne au genou qui s’aggrave avec le degré d’activité
• Des raideurs ou des immobilisations de l’articulation
• Une sensation de blocage mécanique
• Une perte progressive d’amplitude des mouvements (difficulté à plier ou étendre le genou)
• Un gonflement
• Une boiterie
• Une sensibilité au toucher

Pour diagnostiquer une ostéochondrite du genou, le médecin a généralement recours à un examen clinique suivi d’examens d’imagerie complémentaires.

Examen clinique

L’examen clinique permet de mesurer l’intensité de la douleur ressentie et d’éliminer d’éventuelles autres pathologies.

Examen d’imagerie

Le diagnostic est tout d’abord confirmé au moyen d’une radiographie genou de face et de profil. Le médecin demande également une IRM. Ces deux imageries permettent de préciser la zone de la lésion, la présence du fragment et sa vitalité, une éventuelle croissance résiduelle et l’état du cartilage. Enfin, une résonance magnétique ou une tomodensitométrie avec injection de liquide dans l’articulation peut guider le traitement.

Le traitement est conservateur chez l’enfant quand la lésion n’est pas totalement détachée du reste de l’articulation. Pour soigner les formes bénignes, l’ostéochondrite du genou, le traitement consiste donc en une période de décharge pendant 4 à 8 semaines, l’usage de cannes ou de béquilles et de la physiothérapie.

Pour les autres cas, un traitement chirurgical est nécessaire pour réduire le risque d’arthrose (50% en l’absence de soin). La prise en charge chirurgicale commence par une arthroscopie. Le chirurgien stimule la moelle osseuse et nettoie le cartilage s’il est lésé. Si la lésion n’est pas entièrement détachée ou fragmentée, la chirurgie consiste à rattacher le fragment libre. Dans les cas les plus sévères d’ostéochondrite, il faut procéder à son retrait.

Après l’opération, une période de repos et un programme de rééducation permettent aux patients de récupérer leur mobilité et de supprimer les gonalgies. Des imageries permettent de suivre la guérison. En général, il est possible de reprendre une activité professionnelle six semaines après l’intervention (si elle ne sollicite pas particulièrement le genou). La pratique du sport doit cependant être évitée pendant 9 mois.