Luxation du genou

Une luxation vraie du genou correspond à une perte complète du contact articulaire. 

Pour mieux comprendre cette pathologie, il faut s’intéresser à l’article complexe du genou. Le genou est formé par la rencontre de trois os principaux : le fémur, le tibia et la rotule (ou patella). La stabilité du genou est notamment obtenue par quatre ligaments principaux: les ligaments croisés antérieurs, les ligaments croisés postérieurs, les ligaments collatéraux médiaux et les ligaments collatéraux externes.

On parle de luxation du genou lorsqu’au moins deux de ces quatre ligaments sont rompus.

La jambe se déplace alors par rapport à la cuisse :

• La partie inférieure de la jambe est poussée en avant (hyperextension du genou) et le tibia est poussé devant le fémur.
• Le tibia est poussé derrière le fémur .
• Le tibia est poussé sur un côté.

Apanage des luxations du genou, les complications vasculo-nerveuses doivent être considérées comme présentes jusqu’à preuve du contraire. En effet, beaucoup de luxations du genou sont accompagnées de lésions de l’artère poplitée ou des nerfs péronier et tibial. Une lésion artérielle qui n’est pas diagnostiquée présente un risque élevé de manque d’irrigation sanguine, ce qui peut mener à l’amputation

Une luxation du genou est le plus souvent due à :

• des traumatismes graves : un accident de la route à grande vitesse, par exemple.
• une hyperextension pour les luxations du genou antérieures
• un choc sur le tibia avec le genou fléchi pour les luxations postérieures
• la pratique de certains sports comme le ski ou le football qui sollicitent particulièrement les jambes
• un traumatisme léger avec mouvement de torsion du genou en cas d’obésité

La luxation du genou doit être différenciée de la subluxation du genou qui désigne une luxation de la rotule. Cette pathologie, plus fréquente et souvent moins grave, correspond à des os de l’articulation partiellement déplacés. Contrairement à la luxation, la rupture de continuité articulaire n’est pas totale. La rotule, logée dans la rainure du fémur, se replace généralement de façon spontanée.

La luxation du genou est simple à diagnostiquer. Ses principaux symptômes sont les

suivants :

• Déformation de l’articulation du genou cliniquement évidente
• Douleurs sévères et intenses
• Augmentation du volume et instabilité du genou luxé
• Impossibilité de réaliser des mouvements de jambe
• Le tibia émerge vers l’avant de la jambe, remplit le creux poplité ou prend l’aspect
• d’une baïonnette
• S’il y a une sensation de plénitude du creux poplité à la palpation, une lésion de l’artère est peut-être présente

Attention, certaines luxations se réduisent spontanément avant qu’un examen médical puisse avoir lieu mais le genou reste particulièrement enflé et instable.

Le diagnostic d’une luxation du genou est généralement basé sur l’histoire médicale du

patient, l’examen physique et des examens d’imagerie médicale.

L’examen clinique

La plupart du temps, le premier diagnostic d’une atteinte au genou est effectué par les

urgences. Après un état des lieux autour des circonstances de la blessure, la luxation du

genou est confirmée ou non après un examen clinique visant à constater d’éventuelles

déformations, un gonflement ou encore la localisation et l’intensité des douleurs pendant la manipulation du genou.

Les examens d’imagerie

• Les radiographies permettent d’évaluer précisément l’atteinte des tissus et de

déceler d’autres lésions associées comme une fracture osseuse.

• L’indice de pression artérielle cheville-bras doit être déterminé pour vérifier l’existence de lésions vasculaires. Une angiographie (angio-TDM) est la méthode de référence pour cette évaluation après luxation du genou.
• Dans certains cas, une IRM peut être réalisée pour obtenir des images détaillées des

tissus mous autour du genou.

Afin de prévenir une luxation du genou, , les médecins ou les kinésithérapeutes peuvent recommander des exercices à faire au quotidien : 

• Exercices de mobilisation
• Exercices de renforcement musculaire 
• Exercices visant à améliorer l’amplitude des mouvements et la force musculaire
• Exercices de renforcement et de stabilisation de l’articulation  du genou

Ils permettent de prévenir les récidives de la luxation et les problèmes à long terme.

Le traitement d’une luxation du genou dépend de plusieurs facteurs, notamment la gravité de la luxation, la présence de blessures associées, les antécédents médicaux du patient et sa condition physique générale.

La réduction de la rotule

Dans la plupart des cas, la première étape du traitement consiste à réduire la rotule, c’est-à-dire à la remettre en place dans sa position normale dans l’articulation du genou. La réduction est fermée et immédiate à 15° de flexion. Cette procédure souvent manuelle permet aussi de déceler une atteinte de l’artère poplité.

Après la réduction de la rotule, des médicaments sont prescrits pour soulager la douleur et

réduire l’inflammation. Dans certains cas, le genou peut se voir immobilisé à l’aide d’une

attelle ou d’un plâtre pour permettre aux tissus de guérir.

En cas de lésion vasculaire, il faut procéder à une réparation vasculaire immédiate et une fasciotomie. Un chirurgien vasculaire doit être consulté.

Le traitement chirurgical d’une luxation du genou

Une intervention chirurgicale peut être nécessaire dans les cas de luxation sévère ou

récurrente, ou si des blessures graves aux ligaments, aux tendons ou aux structures

osseuses sont présentes. Le plan opératoire du chirurgien dépend toujours de la gravité de la pathologie du patient.

L’intervention se déroule généralement selon ces étapes :

• Réduction de l’articulation du genou suivie du port d’une attelle articulée ou d’un

fixateur externe sous forme de broches avant l’opération (si la patient ne souffre pas

d’atteintes vasculaires ou neurologiques graves).

• Reconstruction chirurgicale des ligaments touchés 3 à 4 semaines après la luxation.

L’intervention nécessite des greffes de tissus autologues ou de donneurs.

• Période de rééducation de 4 à 6 mois.