Nécrose de la hanche

L’ostéonécrose de la hanche est la mort d’un segment de l’articulation de la hanche causée par un déficit d’apport sanguin. La plupart du temps, c’est la tête fémorale qui est affectée. Cette mort cellulaire, réponse de la disparition de la vascularisation, a des conséquences très néfastes : fragilisation de l’os, déformations de la tête fémorale, problème d’articulation avec le bassin,  destruction du cartilage, macro fractures… 

La nécrose de la hanche, plus présente chez les hommes, est beaucoup moins fréquente que l’arthrose de la hanche mais a la particularité de pouvoir toucher des sujets jeunes.

Il existe deux types de nécrose de la hanche. La nécrose traumatique correspond à une nécrose due à un traumatisme tandis que la nécrose non traumatique est causée par divers facteurs de risques.

La nécrose traumatique

L’ostéonécrose traumatique est plus fréquente que la nécrose non traumatique, notamment chez les sujets âgés. Elle apparaît à la suite d’un traumatisme de la hanche de gravité variable. Les deux causes les plus fréquentes sont les suivantes : 

• Une fracture déplacée de la hanche : l’articulation se casse en plusieurs parties qui se déplacent. Les extrémités fracturées ne sont plus alignées.
• Une luxation de la hanche : les deux extrémités osseuses de l’articulation de la hanche se détachent l’une de l’autre.

Dans les deux cas, ces lésions peuvent endommager les vaisseaux sanguins qui irriguent la tête fémorale.

La nécrose non traumatique

L’ostéonécrose non traumatique n’a pas de cause connue dans 20% des cas. Elle peut toucher toute personne à tout âge et est induite par divers facteurs de risques, ici listés de manière non exhaustive, qui ne sont pas des traumatismes ou des lésions directes : 

• L’alcoolisme ou le tabagisme
• L’artériopathie
• La prise de corticoïdes (à haute dose ou pendant le longues périodes)
• Le diabète
• La drépanocytose

La circulation sanguine est altérée dans l’articulation de la hanche. En réponse, le nombre de micro fractures au niveau des portants, comme la tête fémorale, augmente. L’os s’effondre et engendre des douleurs mécaniques plus ou moins intenses au niveau du pli de l’aine ou du grand trochanter. C’est le symptôme le plus important de l’ostéonécrose de la hanche. Cette douleur peut s’installer progressivement jusqu’à devenir constante ou se déclarer de manière spontanée. Le patient atteint évite de bouger l’articulation pour réduire les douleurs. Ensuite, une boiterie peut s’installer à la marche et dans tous les cas, la mobilité de la hanche est réduite.

L’évolution d’une nécrose de la hanche dépend de la localisation de la nécrose, de son étendue et de l’état de l’os sous-chondral, coque osseuse située sous le cartilage. Si ce dernier est touché et que l’os s’effondre, la guérison n’est pas possible. Si la zone touchée est portante et a une zone étendue, la nécrose évolue la plupart du temps vers une fracture sous chondrale puis une coxarthrose.

Un diagnostic précoce permet de mieux traiter cette pathologie.

Examen clinique 

L’ostéonécrose de la hanche peut être repérée si : 

• Des douleurs post-traumatiques ne diminuent pas
• Il y a présence de douleurs inexpliquées au niveau de l’articulation de la hanche. 
• Le patient présente des facteurs de risques connus.

Examens d’imagerie 

Le diagnostic de la nécrose de hanche peut être confirmé par : 

• Radiographie pour identifier une ostéonécrose, sauf si la maladie est à un stade précoce
• Imagerie par résonance magnétique (IRM) pour identifier un éventuel effondrement de l’os ou une coxarthrose.

Il n’y a pas de traitement médical de l’ostéonécrose de hanche en dehors de la prise d’anti-inflammatoires et autres médicaments antidouleur. Aussi, la réduction des efforts et la kinésithérapie peuvent être conseillées pour soulager les symptômes. En fonction des dégâts et de l’état de la tête fémorale, un traitement chirurgical est envisagé ou non.

Différentes interventions ralentissent l’évolution de la maladie : 

• Une décompression centrale (forage pour diminuer la pression intra osseuse et revasculariser la zone).
• La greffe osseuse (la région morte de l’os est remplacée par un os de meilleur état).
• Une ostéotomie pour corriger un léger effondrement.

En cas d’effondrement de la tête fémorale à un stade avancé, il faut remplacer totalement l’articulation de la hanche. La prothèse totale de hanche consiste à retirer la hanche par deux prothèses solidement fixées. Cette procédure permet de soulager les douleurs et de rétablir la mobilité.